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Marc Ristori | ||||||||||||||||
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"Ça fait 3 mois que j'ai eu mon accident, le 30 novembre 2007. J'ai eu de grandes douleurs les huit premiers jours, une pneumothorax trois semaines après et depuis ça va, je me remets bien et j'ai bon espoir de pouvoir rentrer plutôt rapidement. La santé ça va, on s'adapte.
On refait sa vie sur des roues j'ai pas le choix. Médicalement, il n'y a plus aucun espoir d'être à nouveau debout un jour alors il faut s'accrocher à ce qui reste comme solution et avoir beaucoup de volonté, y croire, toujours y croire. Mes proches et ma copine aussi ont soufferts et certainement souffrent encore mais j'ai la chance qu'ils aient trouvé la force de tenir. Quand tout vous lâche, c'est si important d'avoir quelqu'un autour de soi pour vous soutenir, se soutenir mutuellement. Ce qui me manque le plus, c'est la compétition et la foule des départs, l'exaltation, l'adrénaline, le sport, la course… Ça restera de très bons souvenirs et de grands regrets même si peut-être demain je me lancerai dans un sport handicap, c'est à voir. Aujourd'hui, physiquement et mentalement, c'est encore trop tôt mais je n'exclus rien. Ce qui me reste maintenant de la moto, c'est beaucoup de rage et de vrais amis. De la rage contre l'amateurisme de ceux qui me faisaient des ponts d'or avant et qui maintenant ne viennent même pas prendre de mes nouvelles. La rage aussi contre tout ce business du handicap qui vous met des bâtons dans les roues dès qu'on veut bouger le petit doigt. Heureusement il y a les vrais amis et les proches pour vous faire encore croire en vous et vous pousser à vous battre encore plus. Fallait se battre avant mais avec le handicap, malgré que l'on soit diminué, moins armé, il faut se battre encore plus et plus fort. Et je veux me battre, pour moi et pour tous ceux de mes semblables qui n'ont pas la même force et qui subissent ce système. La chaise ne m'empêchera pas de vivre à cent pour-cent, à tirer le maximum de ma vie. Je sors en boîte, je bouge, je veux faire du sport, garder la forme, je ne veux pas qu'on viennent décider à ma place de ma vie. Et je compte bien tout faire pour faire mon existence autrement que simplement assis dans un fauteuil. Ma vie, c'est moi qui la dessine et je ne l'imagine pas comme ça, au moins pas avant mes nonante ans. Comme je me remets plutôt rapidement, il est prévu que dans un avenir proche je sois transféré à l'hôpital de Sion le temps que les travaux à Genève soient enfin achevés. En plus comme ça, je serai plus proche des miens, pour eux aussi ça compte. Et après? Après, on verra… il suffira d'aller voir mon site. Tout y sera mais là, c'est trop tôt. C'est comme à la course, il ne faut pas brûler les étapes mais jamais lâcher avant la fin non plus... C'est tout ce que je peux vous dire pour l'instant." |
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Actualités : Prochainement : 8+2=82 / Le Combat de Marc Ristori à l'écran... voir site officiel du projet & ![]() Nouveau titre : MARC RISTORI, d'une seconde à l'autre | ||||||||||||||||
Le 30 novembre 2007, Marc Ristori, 26 ans, multiple champion suisse de motocross, se blesse suite à une terrible chute au SuperCross de Genève. C’est la paraplégie.
Au réveil de son cauchemar, le pilote prend petit à petit conscience de l'étendue de son traumatisme. Sa paraplégie ne se résume pas à une chaise et quatre roues. Les troubles consécutifs à sa lésion médulaire touchent l'ensemble de son organisme, jusque dans son intimité : son corps ne répond plus comme avant, certaines sensations et réflexes basiques sont réduits à néant.
C'est un corps inconnu qu'il doit réapprivoiser. Même sa dignité est à retrouver. Marc souhaite parler sans tabou de sa propre réalité de paraplégique et de son combat au grand public. Non pas par narcissisme primaire, mais pour informer et sensibiliser le commun des mortels, et contribuer ainsi à bousculer les mentalités. Sans être le porte-parole de qui que ce soit, encore moins de tous les paraplégiques. Car son cas est unique, comme tout autre victime de ce traumatisme. Car il existe autant de paraplégies que de paraplégiques. En toile de fond, le documentaire suivra de manière distillée et récurrente le parcours sportif de Kilian Genoud, pilote en herbe de 11 ans. Marc a rencontré Kilian au Centre de réadaptation Suva Care à Sion : ensemble ils ont partagé la même passion – le motocross – et un destin similaire – la paraplégie. L'enfant a eu plus de chance que son aîné : rapidement il a retrouvé l'usage de ses jambes et pilotera à nouveau une motocross en championnat, dès la saison 2009. Kilian incarne l'exception en paraplégie et donc le rêve de Marc. Il illustre la passion du motocross, indissociable de la vie du champion, omniprésente aujourd'hui encore dans ses pensées et son discours. 8+2=82 ? Marc Ristori a toujours porté le numéro de pilote 8. Kilian a lui hérité du N°2 (vice-champion suisse de Kid65 en 2006). Souhaitant porter le même numéro que son «idole» – malheureusement déjà attribué à un autre pilote de sa catégorie –, Kilian a choisi d'opter pour le N° 82. D'où le titre choisi pour le film. 8+2=82 est une addition à la somme incertaine, un peu comme pour la paraplégie ou, simplement la Vie. |
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