L'envers du paradis
				  Il s'évapore dans le ciel 
				  Arrachant un lobe de mon coeur 
				Comme un colporteur de l'éternel 
				  Emportant mes espors de bonheur
				  Je le vois libre et grandiose 
				    Comme il s'efface dans le lointain 
				    Qui me soulage de ma plus belle rose 
		        M'écrase du poids des rêves, de leur venin 
					Une majesté faite de plumes et de vent 
					Qui accroche le fardeau des désirs adolescents 
  					Et les emporte au delà de l'horizon 
					Les y enterrent avec mes dernières illusions
					Je le vois qui s'envole, je lui souris 
					  Je m'entends lui souhaiter un voyage joli 
					  Mais l'instant est fugace et son chemin infini 
					  Je l'imagine, mon messager errant au paradis 
					Il est parti depuis longtemps et pourtant 
					Ses ailes balayent encore mon aire et à présent 
					C'est mon âme tout entier qui part lui donner parole 
					Puisque mon corps asservi se meurt au fond d'une geôle
					Brisé dans l'élan, réduit d'un être humain 
					  Cendres d'un feu de paille que jamais rien n'éteint 
					  Tout le ruban d'existence qui ornait mon destin 
					  Poussières incandescentes enserrées entre mes mains 
					  Va
					mon bel oiseau, vole à mon secours 
					Toi qui
					de tout là-haut,  voit la misère de ma vie  
					Derrière un masque de plume, l'infirme que je suis 
					Devient pour un instant un chevalier à ta cour
					Va beau messager aux quatre coins de la Terre 
					  Crier toute ma rage, crier toute ma peine 
					  Dis leur que je suis seul face à un torrent de haine 
					  À me défendre,
					pour ce que je ne veux plus être 
					  L'oiseau s'en est allé vers un monde inaccessible 
					  Brisant l'espace immense qui m'emprisonne pourtant  
					  Mon âme apaisé le suit dans l'invisible 
					  Je m'évade à mon tour
					au loin dans l'isolement
					  Si mon handicap m'astreint à être un animal blessé  
						Rampant de toutes ses forces sans jamais implorer pitié  
						C'est pour que mon esprit se libére des jougs de la vie 
						Qu'il vienne ailleurs goûter à la joie interdit ici 
					  Vole oiseau, camarade de tous les sombre moments 
						Toi que je suis le seul à voir et que personne n'entend 
						Emporte moi bien loin de ces atermoiements 
						Dans un monde qui roule toujours ves l'avant
						Loin de tout, loin de tous... rien que toi et moi 
						AB40V - 2010, Lausanne, Suisse |